Voici une réflexion de « Bernard Stiegler » sur les nouvelles formes de travail et la relation avec les technologies. Il s’agit d’une réflexion pour comprendre les nouveaux objets économiques qui sont les nouvelles formes d’expression du travail humain.
L’automatisation, oui ! Mais sans alimenter l’incurie !
Or les nouvelles technologies, laissées à l’incurie, sont elles aussi terriblement toxiques. Qu’elles éliminent l’emploi, l’offrant à des robots bien plus performants en matière d’automatisation ? Là n’est pas le problème. Bien au contraire : lorsqu’en Australie, la mine et le camion automatisés de la société Rio Tinto suppriment les emplois de mineurs de fond pour créer bien moins de postes d’ingénieur ou de développeur informatique, ce serait plutôt une excellente nouvelle !
Pourquoi, dès lors, se lancer au nom de l’emploi dans une guerre sans lendemain contre les tsunamis de l’automatisation ? Pourquoi faudrait-il créer à tout prix des emplois ineptes pour lutter contre le chômage, dernier credo auquel s’accroche une classe politique agonisante, incapable de changer de braquet pour répondre à une crise totale, qui débute à peine ?
Stiegler, pour le coup, est d’une magistrale radicalité : le décès de l’emploi, c’est aussi le décès du chômage. Que l’emploi meurt pour que vive le travail ! A charge pour nous de bâtir un nouveau modèle économique, dont le salaire ne serait plus le cœur
Son programme ? Mais il n’y a pas de programme. Juste un état des lieux à faire, un état de l’art à mener avec les dits partenaires sociaux et autres décideurs, en s’appuyant sur tous ces chercheurs qui, eux, «travaillent» encore le corps de notre économie, de notre société, de notre époque. Puis il y aura des zones franches à créer, pour expérimenter, par exemple la transformation du pouvoir d’achat en savoir d’achat, l’extension à tous du statut des intermittents du spectacle ou encore la création non d’un revenu d’existence mais d ‘un «revenu contributif». Pour approfondir voici la vidéo de l’interview de « Bernard Stiegler » sur culturemobile.