Robotariat : dans les paradoxes de la transformation numérique
Le Robotariat, c’est ce « tiraillement » socio-économique qui place l’homme dans la délicate situation de devoir gérer sa propre automatisation sans en céder le contrôle à une nouvelle élite.
Bruno Teboul, directeur de l’innovation chez Keyrus, n’en est pas à son premier coup d’essai. Avec son précédent ouvrage Ubérisation = économie déchirée ? (éditions Kawa, 2015), la ligne était déjà claire : il devient urgent de repenser en profondeur la transition technologique en cours. Son nouvel essai, Robotariat, prolonge cette réflexion avec une thèse simple : la croissance générée par le numérique (et les NBIC) ne compensera pas les emplois qu’elle automatise. A partir de là, l’auteur propose de repenser notre conception du travail, et de questionner la destruction créatrice, dogme qui selon lui occulte toute la réflexion sur les effets des disruptions que les plates-formes cultivent pour exister dans la nouvelle économie.
Il n’y a pas de destruction créatrice
Bruno Teboul va à rebours d’un certain nombre de discours enjôleurs du moment. Non, la transformation numérique n’est pas la panacée pour réduire le taux de chômage. Schumpeter et Sauvy ne tiennent pas longtemps dans l’économie d’aujourd’hui. En effet, la destruction créatrice ne produit pas ses effets : Amazon par exemple, n’a pas compensé la perte de 13 000 libraires en 3 ans. Et quand bien même la productivité augmente (plus tellement en fait), le nombre d’emplois diminue. Par ailleurs, les gains de productivité qu’on attribue à l’automatisation ne résisteraient pas à l’épreuve des chiffres. L’Allemagne, plus robotisée que la France, ne fait pas tellement mieux, peut-être simplement parce que les analyses tendent à confondre micro et macro-économie (ratant au passage les effets pervers dudit processus de robotisation : chômage, appauvrissement) …
Néologisme qui combine les mots « robot » et « prolétariat »
Le terme « robotariat » est un néologisme qui combine les mots « robot » et « prolétariat ». Il est utilisé pour décrire l’impact de l’automatisation et de la robotisation sur le marché du travail et les travailleurs.
Le robotariat fait référence à l’ensemble des travailleurs dont les emplois sont menacés ou remplacés par des robots ou des technologies automatisées. Les robots et l’automatisation peuvent remplacer des tâches répétitives et physiques, ainsi que des emplois hautement spécialisés. Par conséquent, les travailleurs du robotariat sont issus d’une variété de secteurs, y compris la production, la fabrication, l’agriculture, les services, la santé et la finance.
Le concept de robotariat est souvent associé à l’industrie 4.0, qui est caractérisée par l’utilisation accrue de l’Internet des objets (IoT), de l’intelligence artificielle (IA), de la robotique et de l’automatisation pour améliorer l’efficacité et la productivité dans les industries. Cependant, le développement de ces technologies peut également entraîner une diminution des emplois dans ces secteurs.
Le robotariat peut avoir des conséquences économiques et sociales importantes. En effet, la perte d’emplois pour les travailleurs du robotariat peut entraîner une diminution de la consommation et une augmentation du chômage. De plus, cela peut contribuer à une augmentation des inégalités économiques, car les travailleurs les moins qualifiés et les moins rémunérés sont souvent les plus touchés par la robotisation.
Cependant, certains défenseurs de la robotisation soutiennent que cela peut également entraîner la création de nouveaux emplois, tels que des emplois dans le domaine de la maintenance, de la programmation et de la conception de robots. De plus, ils soutiennent que l’automatisation peut améliorer la sécurité au travail, augmenter la qualité des produits et réduire les coûts de production.
En fin de compte, le robotariat est un phénomène complexe qui peut avoir des répercussions positives et négatives sur l’économie et la société. Les décideurs politiques et les entreprises doivent prendre en compte les effets potentiels de la robotisation sur les travailleurs et s’efforcer de trouver des solutions pour réduire les inégalités économiques et sociales.