Au-delà des coutures : L’art révolutionnaire d’Elsa Schiaparelli

Un homard, une robe, un rêve : L’art de décaler les lignes

Naissance et Origines

Née à Rome en 1890 et décédée en 1973 à Paris, Elsa Schiaparelli était bien plus qu’une simple créatrice de mode. C’était une artiste, une provocatrice qui a repoussé les limites de la couture. De ses débuts à Rome à ses dernières années à Paris, elle n’a cessé de nous étonner avec ses créations audacieuses et avant-gardistes.

Schiaparelli, l’artiste rebelle qui a transformé la mode en un terrain de jeu. Pour elle, chaque vêtement était une œuvre d’art à part entière, destinée à provoquer l’émerveillement ou la stupéfaction. Elle a repoussé les limites de la couture, créant des pièces uniques qui défient encore aujourd’hui notre imagination. Schiaparelli ne concevait pas ses vêtements comme de simples produits de consommation, mais comme des œuvres d’art à part entière

Les années folles : Schiaparelli invente une nouvelle mode

Dans les années 1920, alors qu’elle s’installe à Paris, Schiaparelli se fait rapidement un nom dans le milieu de la mode. Ses tenues provocantes, qui allient élégance et humour, attirent l’attention de personnalités influentes. Elle ne se contente pas de suivre les tendances ; elle les crée. Parmi ses innovations, on trouve la robe « Lobster » , conçu par Schiaparelli est également connu pour ses pièces avant-gardistes en matière de couleurs et de textures. Sa couleur emblématique, le « rose choquante » 

Collaboration avec les Surréalistes

La collaboration d’Elsa Schiaparelli avec des artistes surréalistes, tels que Salvador Dalí et Jean Cocteau, a été un tournant dans sa carrière. Ces partenariats ont non seulement enrichi son travail, mais ont également établi un dialogue. Schiaparelli a été l’une des premières à comprendre que la mode pouvait être une forme d’expression artistique. Ses collections, souvent présentées comme des œuvres d’art, défiaient les normes établies et invitaient le public à repenser la manière dont les vêtements étaient perçus. Des pièces emblématiques comme la « veste à insectes » , ornées de broderies représentant des insectes, témoignent.

Elsa Schiaparelli reste une figure incontournable de l’histoire de la mode. Son audace, sa créativité et sa capacité à fusionner l’art et la mode ont redéfini les normes de la haute couture. Sa collaboration avec les surréalistes a non seulement enrichi son propre travail, mais a également ouvert la voie à une nouvelle compréhension de la mode en tant qu’art. Aujourd’hui, son héritage continue d’inspirer de nombreux créateurs, rappelant que la mode est bien plus qu’un simple vêtement : c’est une forme d’expression et de créativité sans limites.

La Jupe-Pantalon d’Elsa Schiaparelli : Une Révolution Vestimentaire

Contexte et inspiration

La jupe-pantalon, également connue sous le nom de « jupe-culotte », est une création emblématique d’Elsa Schiaparelli qui a marqué un tournant dans la mode féminine. Cette pièce hybride, à mi-chemin entre la jupe et le pantalon, a été conçue pour offrir aux femmes une plus grande liberté de mouvement tout en conservant une allure élégante et féminine. Elle incarne la volonté des femmes de mener une vie active et libérée des contraintes vestimentaires traditionnelles.

Conception

La jupe-pantalon de Schiaparelli se distingue par sa coupe innovante qui combine l’apparence d’une jupe avec le confort et la praticité d’un pantalon. Cette création reflète l’esprit avant-gardiste de Schiaparelli, qui cherchait à défier les conventions de la mode de son époque. En intégrant des éléments de design fonctionnels et esthétiques, elle a réussi à créer une pièce qui répondait aux besoins des femmes modernes, tout en restant fidèle à son style audace.

Impact sur l’évolution de la mode féminine

La jupe-pantalon a marqué un tournant décisif dans l’évolution de la mode féminine, en proposant une alternative innovante aux jupes et robes traditionnelles. En associant confort et élégance, elle a permis aux femmes de participer plus activement aux activités physiques et sportives, tout en facilitant une vie quotidienne plus libre et pratique. Cette création audacieuse a également joué un rôle symbolique dans l’émancipation des femmes, en incarnant une rupture avec les conventions vestimentaires de l’époque et en contribuant à redéfinir les normes de genre dans la mode.

Elsa Schiaparelli : Plongeons au cœur de ses créations iconiques

Elsa Schiaparelli, figure emblématique de la mode surréaliste, a marqué l’histoire de la haute couture par ses pièces avant-gardistes et provocantes.

Une mode qui s’affranchit des contraintes

  • Le confort avant tout: Contrairement aux corsets contraignants de l’époque, Schiaparelli prônait des vêtements confortables et fonctionnels. Elle a introduit des matières plus souples et des coupes plus fluides, permettant aux femmes de bouger librement. La célébration du corps: Schiaparelli a valorisé les formes féminines en créant des vêtements qui mettaient en valeur les courbes naturelles du corps. Elle a notamment popularisé le bustier, qui soulignait la poitrine tout en offrant un confort inégalé. Une esthétique audacieuse: En utilisant des couleurs vives, des motifs inattendus et des formes sculpturales, Schiaparelli a encouragé les femmes à affirmer leur personnalité et à sortir du lot. Ses créations étaient une invitation à l’expérimentation et à la liberté d’expression.

La créatrice s’entoure des plus grands talents qui l’inspirent. Giacometti, Oppenheim, Elsa Triolet, le dramaturge Jean Cocteau lui commande les costumes de la pièce de théâtre « Les Monstres » et  bien sûr Salvador Dali. Elle collabore avec le peintre surréaliste sur la création de plusieurs œuvres délirantes dont la fameuse robe imprimée homard.  

La Robe « Homard » : Un chef-d’œuvre surréaliste

Née d’une collaboration fructueuse avec Salvador Dalí, la robe « Homard » de 1937 demeure un chef-d’œuvre du surréalisme appliqué à la mode. Le crustacé géant, imprimé en trompe-l’œil sur une robe blanche immaculée, choque par son réalisme et son caractère provocateur. Ce choix iconographique, loin d’être anodin, renvoie aux explorations de la psyché et de la sexualité chères à Dalí, tout en subvertissant les codes de l’élégance.

  • Un symbole fort : Le homard, souvent associé à la sexualité dans l’œuvre de Dalí, renvoie à une certaine provocation et à une volonté de déconstruire les codes établis.
  • Un héritage durable : Portée par Wallis Simpson, duchesse de Windsor, cette robe a fait scandale à son époque et a depuis été réinterprétée à de nombreuses reprises par les créateurs.

La Robe « Shocking Pink » : Une couleur signature

Le « Shocking Pink », une nuance de rose vif et éclatante, est devenu la couleur emblématique de Schiaparelli. Elle l’a utilisée pour la première fois en 1937, en baptisant ainsi son parfum. Cette couleur audacieuse et inattendue a rapidement été associée à la créatrice et est devenue une véritable signature.

  • Une couleur provocante : Le « Shocking Pink » était loin d’être conventionnel à l’époque et a suscité de nombreuses réactions.
  • Un héritage intemporel : Cette couleur vibrante continue d’inspirer les créateurs de mode et est régulièrement réinterprétée dans les collections contemporaines.

La Veste à Insectes : Une ode à la nature

Schiaparelli était fascinée par la nature et aimait intégrer des éléments organiques dans ses créations. La veste à insectes en est un parfait exemple. Cette pièce unique, ornée de brodeurs représentant des insectes, est à la fois élégante et surprenante.

  • Une approche avant-gardiste : En intégrant des éléments naturels à ses vêtements, Schiaparelli a montré une véritable vision avant-gardiste, anticipant les tendances actuelles de la mode durable et de l’upcycling. .
  • Une pièce de collection : La veste à insectes est aujourd’hui considérée comme une pièce de collection et est régulièrement exposée dans les musées de mode.
  • Les bijoux surréalistes: Schiaparelli et Dalí ont également collaboré sur la création de bijoux originaux, comme le bracelet « œil » ou le collier « téléphone ».

Une influence mutuelle

L’influence de Dalí sur le travail de Schiaparelli est indéniable. Il a apporté à ses créations une dimension onirique et poétique, en la poussant à explorer de nouveaux territoires créatifs. De son côté, Schiaparelli a permis à Dalí de donner vie à ses idées les plus folles et de les rendre accessibles à un large public. 

Les créations d’Elsa Schiaparelli sont bien plus qu’une simple mode, ce sont de véritables œuvres d’art qui interrogent notre rapport à la beauté, au corps et à la société.

Une femme complexe

Souvent occulté par l’éclat de ses créations, révèle une femme complexe, tiraillée entre ses aspirations artistiques et ses responsabilités familiales.

Une passion dévorante

La création était pour Schiaparelli bien plus qu’un métier, c’était une véritable vocation. Sa créativité débordante et son désir de repousser les limites de l’expression artistique l’ont souvent amenée à se consacrer entièrement à ses collections. Cette passion dévorante a inévitablement eu des répercussions sur sa vie personnelle.

Une relation mère-fille emmêlé

La relation entre Schiaparelli et sa fille, Gogo, est emblématique de ce déséquilibre. Souvent absente, plongée dans son univers créatif, Schiaparelli a laissé à sa fille le soin de grandir loin d’elle. Cette distance affective a marqué profondément Gogo, qui a eu du mal à se construire une identité propre.

Elsa Schiaparelli : Une icône de la mode et une figure de la résistance

Elsa Schiaparelli était bien plus qu’une simple créatrice de mode. Son engagement politique, notamment contre le fascisme, a fortement marqué son parcours.

Un engagement antifasciste affirmé

Bien que les détails précis de son activisme soient parfois difficiles à retracer, il est clair qu’Elsa Schiaparelli était une femme profondément engagée. Ses origines italiennes et son expérience de la montée du fascisme en Italie l’ont rendue particulièrement sensible à cette menace.

  • Symboles discrets : Schiaparelli a souvent utilisé des symboles discrets dans ses créations pour exprimer son opposition au fascisme. Par exemple, certains motifs ou couleurs pouvaient faire référence à des mouvements de résistance.
  • Soutien aux artistes exilés : Elle a accueilli et soutenu de nombreux artistes qui avaient fui les régimes totalitaires, notamment des surréalistes. En leur offrant une plateforme, elle a contribué à préserver leur travail et à diffuser leurs idées.
  • Mode comme arme : Schiaparelli a compris que la mode pouvait être un outil de communication et d’expression. En créant des vêtements audacieux et provocateurs, elle a défié les conventions et a contribué à créer un climat de liberté et de contestation.

Un refus catégorique : un acte de résistance

L’invitation de Benito Mussolini associer le régime fasciste à l’avant-garde artistique et culturelle à Elsa Schiaparelli s’inscrivait dans une stratégie plus large en effet, Mussolini souhaitait donner une image moderne et dynamique de l’Italie, tout en renforçant son prestige international.

Le refus de Schiaparelli d’accepter l’invitation de Mussolini il « duce » est un acte de résistance et de défi envers le régime fasciste. Schiaparelli était opposée aux idées fascistes et qu’elle ne souhaitait pas cautionner, même indirectement, un régime qu’elle considérait comme oppressif.

Schiaparelli / Chanel : Deux visions de la mode

Elsa Schiaparelli et Coco Chanel sont souvent présentées comme les deux grandes rivales de la haute couture des années 1930. Si elles partageaient toutes deux une passion pour la mode et un désir d’émanciper les femmes, leurs approches étaient fondamentalement différentes :

  • Esthétique : Chanel privilégiait l’élégance intemporelle et les lignes épurées, tandis que Schiaparelli était attirée par le surréalisme, l’excentricité et la provocation.
  • Inspirations : Chanel trouvait son inspiration dans la simplicité et le confort, tandis que Schiaparelli puisait dans l’art, la littérature et la psychanalyse.
  • Engagement : Chanel était moins engagée politiquement que Schiaparelli, qui utilisait la mode comme un moyen d’exprimer ses convictions.

Elsa Schiaparelli était une figure complexe et fascinante, à la fois créatrice de mode avant-gardiste et femme engagée. Son héritage dépasse largement le cadre de la mode et continue d’inspirer les créateurs et les artistes contemporains.

Une relation ambiguë: Coco Chanel et les nazis

Il est indéniable que Coco Chanel a maintenu des relations avec des personnalités allemandes durant la seconde guerre mondiale, notamment avec Hans Günther von Dincklage, un baron allemand qui travaillait pour les services secrets allemands. Cette relation a alimenté les rumeurs selon lesquelles elle aurait collaboré avec les nazis.

L’exil et le retour : Elsa Schiaparelli, une créatrice entre deux mondes

L’arrivée à Paris et le succès

Attirée par la effervescence de la capitale française, Elsa Schiaparelli s’installe à Paris dans les années 1920. Elle ouvre sa première boutique en 1927 et rapidement, ses créations audacieuses et surréalistes séduisent une clientèle exigeante et avant-gardiste. Ses collaborations avec des artistes comme Salvador Dalí ou Jean Cocteau contribuent à forger sa réputation.

Le départ pour les États-Unis

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Elsa Schiaparelli quitte Paris pour les États-Unis. Elle s’installe à New York où elle continue à créer. Elle ouvre une boutique à New York et collabore avec des grands magasins américains.

Les difficultés d’Elsa Schiaparelli aux États-Unis

Lorsque Schiaparelli arrive aux États-Unis, au début de la Seconde Guerre mondiale, elle quitte son monde parisien, son atelier et ses collaborateurs. Ce déracinement est un choc pour une créatrice aussi attachée à son environnement de travail parisien .

  • Une culture de la mode différente: Le marché américain de la mode, bien qu’en plein essor, avait ses propres codes et ses propres attentes. Le style avant-gardiste et surréaliste de Schiaparelli ne trouvait pas toujours un écho auprès du public américain, plus attaché à des valeurs de simplicité et de classicisme.
  • La guerre: L’ombre de la guerre planait sur le monde entier, et les États-Unis n’étaient pas épargnés. Les restrictions, les rationnements et l’incertitude générale ont pesé sur l’activité économique, y compris dans le secteur de la mode.
  • La solitude: Loin de ses amis et de sa famille et avec des difficultés économiques Schiaparelli a pu se sentir isolée. Même si elle a noué de nouvelles relations, le manque de repères et la difficulté à s’adapter à un nouveau mode de vie ont pu être éprouvants.

Une période de transition et de créativité

Malgré ces difficultés, Schiaparelli a réussi à s’adapter et à poursuivre sa carrière aux États-Unis. Cette période a été marquée par une certaine évolution de son style, avec des créations plus adaptées au goût américain, tout en conservant son esprit avant-gardiste.

Schiaparelli a également profité de son séjour aux États-Unis pour explorer de nouvelles voies créatives. Elle s’est intéressée au cinéma et a conçu des costumes pour des films hollywoodiens. Elle a également collaboré avec des artistes américains et a participé à des expositions.

Le retour à Paris et les dernières années d’Elsa Schiaparelli : Un crépuscule difficile

Le retour d’Elsa Schiaparelli à Paris après la seconde guerre mondiale s’avère être plus compliqué qu’elle ne l’avait imaginé. La mode avait profondément évolué pendant son absence, et ses créations, aussi avant-gardistes soient-elles, semblaient désormais démodées aux yeux d’une nouvelle génération.

Un monde de la mode transformé

  • Nouvelles tendances: Les années 1950 sont marquées par l’essor du New Look de Christian Dior, un style plus féminin et romantique qui contraste avec les lignes épurées et les audaces surréalistes de Schiaparelli.
  • Jeune génération de créateurs: De nouveaux talents émergent, tels que Yves Saint Laurent ou Hubert de Givenchy, qui apportent un vent de fraîcheur et de modernité dans la haute couture.
  • Consumérisme et standardisation: La mode devient de plus en plus industrialisée et standardisée, répondant aux exigences d’un marché de masse. Le caractère artisanal et sur mesure des créations de Schiaparelli semble désormais appartenir à un passé révolu.

Des difficultés financières et une reconnaissance tardive

Malgré ses efforts pour s’adapter aux nouvelles tendances, Schiaparelli rencontre de nombreuses difficultés financières. Les coûts de production élevés, la concurrence accrue et la baisse de la demande pour la haute couture contribuent à fragiliser sa maison.

  • Fermeture de la maison de couture: En 1954, face à des difficultés insurmontables, Schiaparelli est contrainte de fermer sa maison de couture de la place Vendôme.
  • Une retraite forcée: Les dernières années de sa vie sont marquées par une certaine amertume. Elle se retire progressivement de la vie sociale et se consacre à l’écriture de ses mémoires.

Une figure oubliée, puis redécouverte

Pendant plusieurs décennies après sa mort en 1973, le nom d’Elsa Schiaparelli tombe dans l’oubli. Ses créations sont considérées comme des curiosités appartenant à une époque révolue.

Cependant, depuis les années 2000, l’intérêt pour Schiaparelli a connu un regain. Les jeunes créateurs s’inspirent de ses œuvres et redécouvrent son génie. Les expositions consacrées à son travail se multiplient, et les maisons de vente aux enchères s’arrachent ses créations.

Pourquoi cet regain d’intérêt ?

  • Le retour du surréalisme dans la culture contre-courant et la mode : Les créateurs contemporains cherchent à insuffler une nouvelle dimension artistique à la mode, et le surréalisme, cher à Schiaparelli, est une source d’inspiration inépuisable.
  • La valorisation de l’héritage: Il y a une volonté de redécouvrir les figures oubliées de la mode et de réévaluer leur apport à l’histoire du vêtement.
  • La mode comme vecteur d’expression: Schiaparelli incarne une vision de la mode en tant qu’art à part entière, bien au-delà d’une simple marchandise. Chaque pièce devient une œuvre audacieuse, fusionnant créativité et originalité, et redéfinissant la frontière entre l’habillement et l’art.

Plusieurs créateurs contemporains ont ouvertement reconnu leur admiration pour Schiaparelli et se sont inspirés de son travail :

Maison Schiaparelli: La marque a été relancée dans les années 2010 et continue de proposer des collections qui rendent hommage à l’héritage de la fondatrice.

Jean Paul Gaultier: Le couturier français a souvent cité Schiaparelli comme l’une de ses principales inspirations. Il a notamment créé des collections qui reprenaient les codes esthétiques de la créatrice italienne.

Maison Margiela: Cette maison de couture est connue pour ses déconstructions et ses réinterprétations de classiques. On retrouve souvent dans ses collections des références à l’œuvre de Schiaparelli.

Comme des Garçons: Rei Kawakubo, la créatrice de Comme des Garçons, est une autre figure de la mode contemporaine qui s’est inspirée de Schiaparelli, notamment pour son goût de l’avant-garde et de la provocation.

Schiaparelli, l‘artiste qui a habillé les rêves !